La pluie rend plus facile et agréable de se promener en écoutant de la musique.
(4 novembre 2022)
Je me demande comment nous faisions pour écouter de la musique avant de pouvoir le faire en nous promenant sous la pluie, de préférence les soirs d’automne, lorsque la nuit descend, ou alors le matin très tôt, avant que le jour se lève.
Voir le jour se lever en écoutant de la musique sous la pluie.
Je ne doute pas que cela me sera encore permis quand je serai mort.
Je marcherai alors sous la pluie en écoutant de la musique, je n’aurai même plus besoin d’écouteurs.
Il ne s’agira pas alors de musiques célestes ou séraphiques, seulement de celles que j’aurais écoutées et aimées ma vie durant —
Rapportées de ma vie, comme le chasseur rapporte au village les animaux qu’il est allé chasser et qui ont bien voulu se laisser prendre.
Ces musiques ne s’useront plus, je pourrai les écouter indéfiniment sans que jamais elles ne s’usent, pas plus que ne s’use le bruit de la pluie par terre et sur les toits, Pour un cœur qui s’ennuie, Ô le chant de la pluie.
La pluie est toujours un souvenir de pluie, mais qui ne s’use pas, qui reste comme au premier matin du monde, quand —
Le premier homme préhistorique est sorti sur le seuil de sa caverne, au petit jour, après une nuit de tempête.
Sa femme et ses enfants dorment encore, enroulés autour des braises, un chien avec eux, qui grogne et qui pète en rêvant.
Il sort pour se rendre compte à quoi ressemble le monde après ce déluge de la nuit, tandis que maintenant le tonnerre s’éloigne.
Je n'ai pas indiqué de titres. Ce soir, en voici deux. Vladimir Horowitz, interprète la Sonate en Fa mineur (K. 466) de Domenico Scarlatti, et Bob Dylan chante Blind Willie McTell. Demain, ce seront d’autres.
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