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Noël

Chrétien que je suis, si j'en avais l'énergie, j'essaierais d'expliquer en quoi Noël me paraît plus important que Pâques. Quoi qu'on en dise. Tolstoï et Wittgenstein me serviraient de guides.

Commentaires

  1. Essaie, je serais plutôt d'accord (comme d'ailleurs le sentiment populaire: je me souviens comme au catéchisme le prêtre chargé de cette tâche difficile - et cependant je crois nécessaire - insistait pour nous faire entrer dans le crâne que la fête essentielle, c'était Pâques et pas Noël)

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  2. Il y a bien sûr que l'histoire est très cinématographique, très humaine, qu'elle parle du rejet, de la pauvreté et d'un enfant. C'est un vrai petit film d'aventure qui se concluait, pour nous enfants, par des cadeaux. Mais il y a autre chose aussi. J'ai été mis sur la voie par un deux articles scientifiques qui portent sur la lecture que Wittgenstein fait de l'Abrégé de l'Évangile par Tolstoï. L'idée de Tolstoï est de purger les Évangiles de tout ce qui concerne les miracles, au motif que ceux-ci tendent à attester de tours de force dont la fonction serait de convaincre les incroyants, tandis que les croyants n'auraient pas besoin qu'on leur fournisse de preuves. Je ne me souviens pas qu'il y soit question de la Nativité (il faut que j'y retourne). Mais la Résurrection est bien le miracle suprême, tandis que la nativité n'a rien de miraculeux, au moins avant l'arrivée des Rois mages. Or, c'est sans doute cette histoire qui fait que l'ordre du monde bascule. Il n'est pas certain, en effet, qu'il donne naissance à une nouvelle religion. C'est un récit qui porte sur l'avant, sur un fait qui est passé d'abord inaperçu. Mais c'est lui qui provoque une révolution des mentalités qui dépasse le cercle des croyants (ce qui n'est pas le cas pour Pâques).

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  3. La question-clé est celle de la Révélation. Tolstoï tient que tu ne crois pas parce les miracles te font croire, mais que tu peux croire aux miracles parce que tu crois. Or, dans ce cas, où se situe le fait (le moment) de la Révélation? Et la réponse ne peut résider alors (hors la grâce divine) que dans la puissance d'une histoire. Et il me semble qu'il n'en va pas autrement pour l'Ancien Testament.

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