J’ai compris que mon séjour se passerait
dans la banlieue. Une voiture m’attendait à la gare.
Piotr assis à l’avant,
il donnait des ordres au conducteur.
Nous parlons en nous regardant dans le rétroviseur.
Nous traversons des quartiers anciens,
places monumentales que je reconnais
pour les avoir vues en photos. Il neige,
il se mit à neiger. Les ailes blanches des oiseaux
battaient dans le ciel des boulevards.
Des nuages noirs emplissent le ciel où flottent des ballons qu’on voit pilotés par des êtres appartenant à plusieurs espèces animales.
Échanges de tirs au laser.
Plutôt rituels. La nuit vient trop vite.
La banlieue, au contraire, apparaît dans un pâle
soleil d’hiver. Ma chambre au premier étage
ouvre sur une esplanade où s’est installé un cirque.
Je découvre, sous ma fenêtre, ses caravanes
peintes de couleurs vives. Je respire l’odeur
des fauves, je les entends se plaindre
dans la nuit, raconter leurs histoires.
Occupé la plupart du temps à jouer aux échecs
avec des inconnus dans un café où je prends
mes repas. Puis, les cours de linguistique
que je donne dans une salle des festins
équipée d’un tableau noir. Mes étudiants gardent la tête baissée sur les cahiers où ils écrivent. Je ne connais pas leurs noms, ni le son de leurs voix. Je ne suis pas certain de leur compréhension. Ils repartent
en tramway. Ils regagnent les écoles où ils enseignent à lire à des enfants. Certains, arrivés au port, s’embarquent pour leurs lointains pays. De celui qui était le plus timide mais aussi le plus studieux, nous apprendrons qu’il a participé aux émeutes qui ont entraîné la chute de l’ancien président, et qu’il occupe un poste important auprès de celui qui l’a remplacé.
Augustin Meaulnes s’enfuit de l’école du village de Saint-Agathe en Sologne, où il est pensionnaire, au chapitre 4 de la première partie du roman. Nous sommes alors en décembre, quelques jours avant Noël. Et il y est de retour quatre jours plus tard, au chapitre 6 de la même partie. D’abord, il ne dit rien de son escapade. Puis, une nuit, vers le 15 février, il en fait le récit à son camarade François Seurel, le narrateur, qui est le fils du couple d’instituteurs. Et c’est ce récit que François nous rapporte, remplissant avec lui les 10 chapitres (8 à 17) qui suivent, et à l’issue desquels se clôt la première partie. Au début de ce récit (1.8), François prend soin de déclarer que son ami ne lui a pas raconté cette nuit-là tout ce qu’il lui était arrivé sur la route, mais qu’il y est revenu maintes fois par la suite. Et cette précaution me paraît de la plus haute importance, car elle est un indice. Elle s’ajoute pour donner une apparence de crédibilité à un récit qui par lui-même est in...
Beaucoup de corrections. Puis j'enregistre la version audio.
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